Premier Aquathlon avec le RCT : Récit de Mariem Radhouane

29 juillet 2017. Mon premier Aquathlon. C'était aussi comme par hasard mon premier événement avec le running club Tunis. J'ai beaucoup aimé ce hasard. Car mon intégration à ce club était à l'origine pour cet objectif. De faire part de l'équipe de triathlon de l'RCT. Mon coach m'avait commenté : "doukhoul bien 9oua "

L'événement consiste à faire une distance en natation et puis juste après, enchaîner avec une distance de course à pieds.

Au début, les organisateurs ont annoncé que les distances sont 750m de natation et 5km de course à pieds. Mais juste quelque jours avant la compétition, les organisateurs ont dû changer la distance de natation à 1000m. 1km de natation. J'allais annuler ma participation en voyant ce nombre. Je n'aurai jamais imaginé que je ferais une telle distance en natation, même dans mes rêves les plus fous.

J’étais super stressée, super hyper effrayée. Bien sûr que je le serai, c'est non seulement mon premier événement officiel, mais aussi un premier évènement incluant 1 km de natation. Il faut dire que je suis nulle en natation. Je nage, mais juste de façon à ne pas me noyer. Je n'ai aucune technique de natation. J'ai déjà essayé une ou 2 fois avant ce premier événement de nager selon les techniques de natation, mais c'était catastrophique, j'étais tout simplement nulle.

Nizar, mon coach me rassurait, il me rappelait que notre objectif c'est d'être finisher. Comme ça on fera bénéficier l'équipe des points de plus. Il me racontait ses histoires de triathlons et événements pareilles pour me rassurer que venir dernier n'est pas aussi frustrant. Il fallait me préparer mentalement que je serai très probablement la dernière. Mais le plus important c'est d'être finisher.

La veille de la course, j'ai contacté le coach, non seulement pour me renseigner de ce que je devais faire le lendemain. Pour la préparation, il nous a expliqué tous les détails. Le déroulement de la compétition, la zone de transition, les règles à suivre et les erreurs à ne pas faire. Le jour de la compétition, nous nous somme d'érigés vers l'endroit de la compétition, ma sœur moi et nos 2 amis Adel et Hilmi. Samira club à Hammamet. J'ai rencontré le reste de l'équipe. Une très belle équipe de personne super cool. C'était impeccable comme journée. Il faisait très beau, la mer était superbe et tout était bien. L'organisation de la compétition n'était pas au top. C’était notre point de vue général lors de cette journée, mais en faisant part d'autres événements organisés dans le même sens, on a du comprendre après que cet événement est considéré l'un des meilleurs points de vue organisation.

Je me rappelle très bien des paroles de Bouali, mon très cher ami et collègue à la Manzat team. Il n'a pas cessé de me taquiner : "alors Mariem, on ne doit laisser notre place à personne, on doit battre très fort pour ne pas perdre la dernière place. "

Chaque fois il me disait quelque chose pareille, je riais, mais au fond de moi je me disais: " ça ne doit pas être vrai, je ferai de mon mieux pour être parmi les premiers ".

Mais bon, mon avis vient de changer juste 10 secondes après avoir commencé la course.

Mon objectif majeur devenait à cet instant de finir la course, tout en oubliant histoire de rang.

Avec le début de la compétition, en entrant dans la mer, je voyais tout le monde me dépasser, l'un après l'autre, me laissant tous derrière.

 

Comme par mal chance, la mer se transformait. Elle est devenue très agitée. En entrant dans la mer, et étant de plus en plus profonde, la question qui se posait c'est si je vais être capable de faire les 2 tours en ne se noyant pas. Dès que la mer est devenue profonde, j'ai vu mon ami Bouali, qui sortait de la mer. J'ai lancé un rire anxieux tout en lui indiquant : "cher ami, je serai la prochaine"

Quelque minutes plus tard, j'étais presque seule, les autres sont trop loin de moi. J'avançais, peu à peu vers la bouée, et c'est là que l'un des organisateurs s'approchait de moi dans son kayak. Il m'avait dit avec toute confiance : "mademoiselle, cet endroit est réservé pour la compétition, je te prie de te trouver un autre endroit pour nager". A cet instant j'ai senti une déception majeure. Mais il ne fallait pas lâcher à cause d’un truc pareil, je lui ai montré alors mon numéro relatif à la compétition inscrit dans mon avant-bras et j’ai continué ma course.

En me laissant seule, j'ai commencé à pleurer. Je trouvais des difficultés à respirer. Respirer devenait ma mission. En me voyant ainsi, l'homme du kayak est revenu vers moi me demandant si tout va bien. J'avais super envie de lui dire que non, mais je souriais et je lui faisais un signe avec ma pouce lui indiquant que tout va bien. A cet instant, les champions en natation ont déjà fini leur 1er tour et ont commencé déjà le second, ils ont commencé de me dépasser, l'un après l'autre, jusqu'à ce que je suis de nouveau seule dans la mer, mais cette fois, c'est pour de bon. Un sentiment de désespoir total. J'ai commencé à avoir des pensées négatives: pourquoi j'ai entamé cette course, pourquoi je fais partie de cette équipe ? Qui est ce que je me croyais en commençant cette course avec des champions pareils ? Il me reste une longe distance, et si je quitte la course ? Et si je quitte le running club ? Non, j'ai atteint un point de non-retour. Pas de retour vers l'arrière. Que vont-ils dire si je vais quitter ? Ma sœur qui m'attendais sur la plage, espérant être avec moi, mon coach et mes collègues, qui m'ont poussé et motivé pendant toute la journée. Non je ne vais jamais quitter, même si je finirai le lendemain.

J'ai fini le premier tour, ma sœur m'a accueilli avec enthousiasme. "Allez ! Allez ! Ne lâche pas, il te reste un tour et tout finira bien." J'avais honnêtement espéré qu'elle me disait que c'est bon, j'ai fait beaucoup d'efforts et que je peux me reposer. Mais bon si j'ai commencé un travail il faut que je le finisse jusqu'au bout. C'est mon principe.

Deuxième tour, et je suis toute seule dans la plage. J'avançais, peut a peut. Je paniquais, je pleurais, beaucoup et de nouveaux j'arrivais plus à respirer. Les mecs au kayak ont l'air de s'ennuyer. Ils s'approchaient de moi, plusieurs fois pour voir si tout va bien, espérant que je lâche. Ils me parlaient, m'invitant de quitter la course, en disant "théoriquement, quand tu sois dépassée par tout le monde depuis le premier tour, tu es éliminée, mais on t'a laissé finir." Je souriais et j'ai dit :"merci" tout en continuant à nager. J'étais gravement épuisée. Tout ce que je voulais c'était de sortir de cette mer et de finir cette course. Totalement désespérée mais déterminée que rien ne va m'arrêter à finir la course.

J'ai finalement fini la natation. Je me suis dirigée vers la zone de transition. Il y avait des personnes qui ont déjà fini la course à pieds. Ma sœur m'a accueilli. Elle a commencé à me rappeler ce que je devais faire. En effet j'étais dans un état très désagréable que je ne pouvais pas penser correctement. J'ai rapidement mis le pull, le foulard et j'ai porté mes chaussures sans chaussettes. J'avais prévu une banane, une bouteille d'eau, un peu de datte et de fruits secs, mais je ne voulais pas perdre plus de temps pour manger ces trucs. J'ai juste bu de l’eau, pris la banane et j'ai commencé la course à pieds.


Des amis à moi, en me voyant, m'ont encouragé. La chaleur était insupportable mais heureusement il y avait des postes de ravitaillement. Je devais faire 3 tours pour finir les 5 km. Au bout de mon premier tour, la piste était presque vide. Tous les autres ont finis leur course. Les juges se sont de nouveau ennuyés. Ils voulaient que la course prenne fin, or il me restait encore des tours à faire. Ils essayaient de me convaincre de tricher ? Mais non, je crois que c'est un piège, pour qu'ils me disqualifient peut être ? J’ai trois tours à faire, et je vais les terminerai pas par pas. J'étais super fatiguée et tout ce que je voulais c'est finir la course. J'avais envie de pleurer. Mais il ne fallait pas que les autres me voient pleurer.


A mon arrivée, j’ai trouvé tous mes collègues et même des personnes que je ne connaissais pas sous l’arche. Ils m’applaudissaient et m’encourageaient pour avoir finalement atteint la ligne d’arrivée.


Ils étaient tous fiers de moi. Ça fait du bien de les voir ainsi.

   

A ce moment-là, j’étais super fatiguée, j’avais juste envie de me reposer.

Juste après, c’était la grande surprise pour tout le monde. Nizar, le coach, venait nous annoncer les résultats. Il a dit que moi, qui est venu dernière, aura une médaille. Personne n’aurait imaginé que je serais sur podium, même moi. Mais finalement ça s’expliquait du fait qu’il n’y avait pas trop de membres dans ma catégorie. C’était magique pour moi. Car finalement tous mes efforts n’étaient pas en vain.




C’était une superbe et agréable journée, un défoulement impeccable, rémunérée de 8 belles médailles pour l’équipe.


Après ce jour-là, j’ai décidé de ne plus rater une compétition pareille, au sein d’une merveilleuse équipe. J’ai également décidé que je dois de m’améliorer peu à peu pour que je puisse finir plus en forme et en effectuant un meilleur chrono. Je remercie toute personne qui a participé de près ou de loin à ce succès.