Premier Semi-Marathon avec RCT : Récit de Maha Khannoussi


On dit souvent que le jour où on arrive à mettre les mots sur une expérience vécue, c’est à ce moment là qu’on prend conscience qu’on l’a réellement fait. Mon 1er semi-marathon, je l’ai vécu il y a un peu plus de 2 semaines. Mais depuis, c’est le syndrome de la feuille blanche. Je n’ai pu mettre noir sur blanc ce que j’en pense. En partie, dû au brutal retour à la réalité que m’impose ma vie d’étudiante. Le lendemain déjà, j’ai dû assurer la présentation d’un projet en boitant (Je vous laisse imaginer un peu la situation) : le semi de la veille dans la tête et les courbatures dans les jambes. 

Avant d’aller plus loin, voici le topo. Je courrais en solo depuis deux ans quelques dizaines de kilomètre le week-end avant de rejoindre le RCT un lundi 10 juillet 2017 (une date qui ne me quitta jamais). Mais jusque là, je n’ai jamais cherché à faire plus, ni à essayer de progresser en CAP encore moins à participer à une course (ô combien de fois je m’étais inscrite à des courses, mais au moment de retirer mon dossard, je m’étais désistée). 

Bon voilà, revenons à nos moutons, il s’agissait de ma 2ème course, disons, officielle, la 1ère étant Run in Carthage. La préparation de ce semi-marathon le rendait si particulier du au fait que j’ai dû l’assurer en partie en solo sans ma team, mes co-équipiers (Le plus dur étant les séances de fractionné, se motiver soi-même, s’insulter par moment, les finir en pleurant pour changer). Deux semaines avant le jour J, des douleurs dans les jambes ont fait leur apparition. Au début, je trouvais ça génial (Ne me demandez pas pourquoi, je n’en ai aucune idée) en les apparentant à des courbatures plus intenses que d’habitude. Mais plus la date clé approchait et plus la douleur s’intensifiait et finir mes séances sans sangloter devenait impossible mais je tenais un point d’honneur à toutes les finir dans la douleur et la fatigue soient-elles. (Rass kessa7 ou mental de combattante à vous d’en juger) 

Dimanche 5h du matin, le moment que j’attendais, pour lequel j’ai travaillé, dont tout le monde me parlait, était bien là. Le froid était bien présent, le vent aussi mais cette jambe me préoccupait plus que tout. Me voilà sur la ligne de départ, je mis ma vie entre parenthèses et j’entrai systématiquement dans ma bulle. Mes co-équipiers à mes cotés certes mais j’étais dans mon monde. Le signal de départ lancé sans que je m’en rende compte, et me voici embarquée par la foule. 

Le 1er km était un pur bonheur, je me revois encore danser en courant emportée par la musique qui bourdonnait dans mes oreilles, mais toujours avec cette frustration : ma jambe allait-elle faire sa capricieuse aujourd’hui aussi ? La réponse ne tarda pas. Et au bout du 2ème km, ma jambe n’était que douleur. A ce moment là, j’ai vu tout mon enthousiasme partir en fumée, mon objectif s’éloigner et mon envie de continuer s’évaporer. Je me ressaisies un instant, advienne que pourra, RIEN ni PERSONNE n’allait me gâcher ce moment encore moins une foutue jambe endolorie. Je puisais la motivation comme je pouvais. Je boitais certes mais je n’avais à aucun moment songé à m’arrêter. 

Au niveau du rond point du TGM vers le pont de la Goulette, je m’étais mise à la recherche d’une personne portant un drapeau dans le sens contraire espérant croiser le regard de ma maman qui courrait les 5km de la course pour tous. Plus je m’avançais, plus je désespérais de la retrouver. Jusqu’à ce que je l’entende crier mon nom de loin. Quelques larmes s’échappèrent, elle l’a fait sa course alors pourquoi pas moi. Je devais continuer pour moi, pour elle. Remontée à bloc, j’accélérai tant bien que mal. Le reste de ma course fut alterné entre douleur, euphorie, danse et chant (à travers ce post, je tiens à m’excuser envers toutes les personnes qui ont du endurer ma voix de casserole pendant la course et mes pas de danse aussi pathétiques qu’ils aient pu être =p). 

Je croisais des RCTiens de temps à autre et ça me faisait un bien fou (Ce sentiment d’appartenance, d’entraide, de soutien moral quoiqu’uniquement par les gestes, un clin d’œil, un sourire, un mot d’encouragement). Aucun arrêt ravito, j’avalais les kms un à un, je commençais à m’impatienter à vrai dire et la douleur ne faisait que s’intensifier. Je m’approchais de plus en plus de l’arrivée quand j’aperçus mes co-équipiers qui m’encourageaient mais surtout ma maman et les larmes commencèrent à monter que je stoppais net. (Je promis à ma mère de ni râler ni pleurer en arrivant =p et je tenu ma promesse ou du moins j’ai essayé de le faire) 

Franchir la ligne d’arrivée au coté de ma fervente supportrice de toujours, ensemble, un moment privilégié à deux, notre moment rien qu’à nous, me fit oublier tous les tracas des deux dernières heures. Il s’en suit un cri de joie en découvrant mon chrono. La douleur n’était plus qu’un mauvais souvenir. Ayant choppé le virus tout comme la plupart d’entre vous, un instant plus tard, l’incorrigible compétitrice que j’étais, réfléchissais déjà à la prochaine course. 

« Des courbatures dans les jambes et des objectifs pleins la tête »

Commentaires

  1. Un très beau récit.... Et une très belle déclaration d'une fille qui a été toujours patiente ,qui atteint ses objectifs en silence.un très grand BRAVO binty....je t'aime

    RépondreSupprimer
  2. Un très beau récit.... Et une très belle déclaration d'une fille qui a été toujours patiente ,qui atteint ses objectifs en silence.un très grand BRAVO binty....je t'aime

    RépondreSupprimer
  3. Un très beau récit.... Et une très belle déclaration d'une fille qui a été toujours patiente ,qui atteint ses objectifs en silence.un très grand BRAVO binty....je t'aime

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Populaires

Mon deuxième Marathon avec RCT : récit par Assouma Radhouen

Mon premier IronMan 70.3 avec RCT by Nadia Babay

Mon Premier RIC avec RCT by Zied Gasmi