Premier marathon avec RCT : Récit de Ghassen Limam

C'est vrai que je ne suis pas un membre officiel du Running Club Tunis, mais si ce n'était pas avec le RCT je n’aurais pas réussi mon premier marathon.

J'ai commencé à courir avec le groupe Run in Ksibet El Mediouni (mon origine). Mais depuis septembre 2017 je suis parti à Tunis pour finir mes études au sein de l’Esprit Charguia. Pour pouvoir pratiquer ma passion préférée, j'ai contacté quelques membres du Running Club de Tunis qui m’ont donné le contact de Bouali Dahmani responsable du groupe el Manzah Team. J'ai commencé alors ma première séance dans ce groupe là où j'ai rencontré Maiem Radhouen. Cette fille a toujours été à mes côtés quand j'en avais besoin, hommage à toi Mariem.

Après quelques séances avec groupe el Manzah qui préparaient leur semi-marathon de Comar, j'ai demandé à Mariem s’il y avait un programme spécial pour ceux qui voulaient faire un marathon, elle m'a guidé pour contacter le Coach Wassim Laouiti. Dès la première séance qui avait eu lieu à 5h du matin, Coach Wassim me traitait comme si je faisais partie du groupe depuis toujours. Merci Coach.

La préparation a commencé, et j'ai commencé les séances de fractionné avec beaucoup de courage, de joie et de fierté. En effet, ça fait du bien de travailler avec des personnes aussi professionnels et qui donnent une grande valeur au sport en général et à la course à pied en particulier. Je n’ai jamais regretté de me lever à 4h du matin pour aller m'entrainer. Ce n’était pas facile pour moi, mais c'était un défi que j’ai établi afin d’atteindre mon objectif.

Au début, j’étais super timide. Chaque fois que le coach Wassim publiait le programme de travail, je n’arrivais à rien comprendre, et je trouvais du mal à le demander. Plusieurs mots techniques qu’ils utilisent que je n’arrive pas à comprendre. Et même sans le demander, j’ai pu après un certain temps comprendre de quoi il s’agissait.

Malheureusement, comme toute histoire de gloire ne peut pas finir sans contraintes, lors de ma préparation j'ai eu une grave blessure : une grande inflammation au niveau de tendon. Tout le monde m’a proposé d’aller au super kiné Dali. Suite à cette blessure j'ai dû arrêter toutes séances de fractionné et j'ai suivi ma préparation avec des séances d’endurance fondamentale (EF) et beaucoup de repos. C'était très difficile de voir mes partenaires faire des séances fractionnées, mais il fallait que j'assume ma responsabilité, pour ma précipitation.

Ma dernière séance chez super Dali était exceptionnelle pour moi, j'ai rencontré l’une des personnes les plus professionnelles dans la communauté du Running :Wassim Ghliss. Ce dernier m'a donné des conseils très importants que j'ai pu appliquer pendant la course. C'était un vrai honneur de le connaitre. Merci Wassim.

Le jour du marathon, je me suis réveillé à 2:00 du matin puisque je suis venu de Ksibet El Mediouni avec toute l’équipe. Tout au long du voyage j’ai pu maintenir un niveau de concentration élevé avec 0% stress. Selon mon programme de préparation, j’ai visé l’allure cible de 5’20" ce qui me permettra de finir la course en 03h44min.

Dès que nous sommes arrivés, je me suis mis à l’échauffement. Nous sommes dans la ligne de départ. La course vient de commencer.

J’ai commencé avec une allure relativement faible (5’40"). Tout était parfaitement bien jusqu'au kilomètre 21 j'ai ressenti une petite douleur au niveau du tendon. Comme Dali était un super kiné et une personne très spéciale, il est venu nous rendre visite durant le marathon. Je l'ai rencontré dans le parcours, je lui ai raconté à propos de la douleur, il m’a motivé et m’a dit que je pourrai le faire. Ça m’a donné un coup de boost incroyable.

Dès que je suis arrivé au kilomètre 34, j’ai ressenti une douleur grave. Et là venait l’importance du mental. Je me suis parlé en me disant ce n'est pas du tout le temps de m’arrêter, je dois aller jusqu’au bout et ne rien lâcher, il ne faut pas laisser tomber mes amis qui m’attendent sur la ligne d'arrivée. J'ai alors assumé les douleurs et j'ai continué ma course. Au niveau du kilomètre 37 les douleurs étaient insupportables, c’était même difficile de marcher. Mais je ne dois pas m'arrêter! Je ne m’arrête pas à cause de quelques douleurs ou n'importe quels autres obstacles. Il faut que je finisse ce marathon. J'ai fait environ 2km de marche, durant le 3 ème une RCTienne s’approchait de moi, dès qu'elle est arrivée à mes côtés elle m'a poussé et me dit 'allez Ghassen on continue ensemble', C'était Mariem Ben Smida. Je ne pourrai jamais vous décrire ce que j’ai senti à ce moment. Une grande motivation. Elle aussi courait avec plein de douleurs. Ça se voyait sur son visage.

Pendant le dernier kilomètre, nous avons rencontré plusieurs de nos amis qui nous encourageaient pour continuer notre course.

Aux derniers 200 mètres, il y avait des Runners avec des T-shirt roses. C'était le moment le plus émotionnel pour moi en voyant ma sœur et mes ami(e)s qui sont dans la ligne d'arrivée comme je l’ai imaginé durant la course. Ils ont cru en moi et ça compte beaucoup pour moi.

Je n’ai pas pu empêcher mes larmes de couler.

Je suis entré sous l’arche d’arrivée avec beaucoup de gloire, mais dès que je suis arrivé, je suis tombé de douleur, et j’ai juste commencé à pleurer. J'ai pleuré de joie, de douleur et de fierté. Des sentiments mixtes. Personne de mes amis ne pouvait réaliser que je pleurais vraiment.

Enfin j'ai réalisé mon but et je suis désormais marathonien.

Merci à Wassim Laouiti, Seif Belkacem, Bouali Dahmani, Mariem Rahouane, Mariem Ben Smida, Sirine Boubaker, Yosr Ksouri, Asma Belarbi, et à toute l’équipe du RCT. Spéciale dédicace à mon cher kiné Dali. Je suis super heureux de vous avoir connu les amis. J'espère que notre aventure ne s'arrêtera pas à COMAR.

Merci beaucoup. Je vous aime.