Premier Marathon avec RCT: Récit de Rym Frikha



Tout d'abord faire un marathon n'était pas parmi mes objectifs de l'année 2017, après tout je suis encore novice en course à pied (au passé sédentaire) et puis surtout je suis encore loin de pouvoir faire un semi en 2h !!! Jusqu'au jour où mariem abordait le sujet et nous fait révéler son projet de courir la COMAR: le marathon mythique de la ville de Tunis non pas pour le spectacle et l'ambiance offerte aux coureurs encore moins pour l'organisation à l'internationale mais pour son parcours monotone et dur à gérer mentalement et le risque de vent. C'était en juin, cela me paraît de la folie.

À la reprise, au mois d'août, je commençais à me faire à l'idée et la team 32 m'a extrêmement motivée, d'autant plus que mes camarades avec qui j'ai partagé l'expérience de mon premier semi ne m'ont pas laissé tomber et ont répondu à l'appel rien que parce toute l'équipe est au RDV.
Alors, nous voilà, on commence la préparation, un programme de 4 mois, ça paraît long, mais j'avoue que de mon côté, je savourais chaque séance, la bonne compagnie et la parfaite symbiose, franchement c'était top. On craignait certes les séances difficiles mais on en fait des blagues.
Par ailleurs, autant j'étais disciplinée (80%) par rapport à ce programme, autant j'ai négligé le volet renforcement musculaire et le régime alimentaire parce que tout simplement je ne trouvais pas le temps (même pas qqs minutes de gainage) et j'étais pas prête de faire un régime, bref, pour ces raisons j'ai décidé de jouer la carte de sagesse et de la raison, surtout que durant toutes mes SL, je n'ai pris aucun risque et je courais en faisant toujours attention à ma fréquence cardiaque.
Le marathon approche et je fixe ma stratégie de course, courir sans forcer... Seul bémol, les ampoules aux plantes des pieds qui ont apparu subitement lors de la dernière SL (parce que j'ai dû enlever les semelles et ne pas les remettre convenablement) et c'était la faute à ne pas commettre surtout que je ne peux pas essayer de nouvelles chaussures à ce stade de la préparation...
Alors voilà, on y est, le jour J, j'étais excitée et impatiente pour confronter la distance mythique!
On commençait la course, avec mon groupe d'allure, on n'arrêtait pas de regarder nos montres, de suivre les allures, on appliquait la stratégie de ravitaillement méthodiquement, tout fonctionnait à merveille.
Au 15ème km, je commençais à ressentir la douleur des ampoules, j'essayais de glisser mes pieds à droite, à gauche, je paniquais il me reste encore 27km...j'essayais de me concentrer sur autre chose, je discutais avec les garçons, saluais les coureurs venant de l'autre sens, la douleur y était... Au 26ème je marchais un peu, pour diminuer la pression sur les pieds, mais rien n'y fait, on dirait je marche sur des épines, côté allure, je tenais le rythme et notre groupe courait encore en bloc.
La course continuait et je n'arrêtait pas de me motiver, je ne devais pas abandonner, je ne vais arrêter ma course, en tout cas pas à cause des cloques, je me concentrais encore plus, je ne parlait à personne, même mes amis en vélo qui venaient nous encourager, je ne pouvais pas leur répondre, j'étais dans ma bulle, moi contre les douleurs...
A partir du 35ème, je croisais quelques coureurs en difficulté, cela me donnait encore plus de force à résister, je me disais que peut être ma douleur est plus supportable qu’une douleur musculaire ou articulaire et qu’un mur est plus difficile à affronter, alors je devais tenir le coup.
Au 40ème, je commençais à apercevoir l'arche, vaguement, les jambes étaient fatiguées mais ne pouvaient pas s'arrêter, ils attendaient la délivrance, j'augmentais de cadence encore et encore, toute la préparation me revenait dans l'esprit, les moments de doute, de confiance, de partage, de sacrifices, je revoyais ma famille, mes amis... C'était très intense... Jusqu'à la ligne d'arrivée, la franchir en souriant était un défi pour moi...
J'ai couru mon premier marathon en 4h46 et je suis très fière, j'ai pas pris de risque, je n’ai pas affronté le mur, j'ai pas marché durant les 10 derniers kms. Par contre, je me suis surpassée mentalement et j'ai affronté la douleur.
Maintenant 2 questions se posent:
1. Est-ce que j'ai bien fait de m'aventurer alors que côté chrono je suis encore loin ?? Certains diront non, un marathon au-dessus de 4h30 est lent à supporter, d'autres diront oui; l'important est d'être finisher. Ma réponse est oui et je ne le regrette pas, c'est une épreuve contre soi avant qu'elle ne soit contre la montre et on sort toujours gagnant !  
2- Est-ce j'ai suivi la bonne stratégie, est-ce que sans les ampoules, ça aurait été plus cool... Réponse : au prochain marathon, l'aventure ne fait que commencer

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